De retour au pays, après une mission à Conakry, Hery Rakotomanana, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a apporté hier des explications, voire des précisions sur la liste électorale qui a suscité de vives polémiques dans le pays ces derniers jours. Le problème réside, a-t-il rappelé, sur la liste électorale arrêtée provisoirement le 15 février dernier, il y a des différents noms qui ont des cartes d’identité nationale identiques. Plus d’un million d’électeurs en sont concernés.
« Les noms des électeurs concernés par cette question ne sont pas des doublons mais plutôt des noms différents ayant le même numéro de carte d’identité nationale. Par conséquent ce phénomène n’a aucune incidence sur les scrutins organisés jusqu’ici », rassure-t-il. Il ajoute par ailleurs que « Cette situation n’est pas du tout un fait nouveau puisqu’elle a existé dans le fichier électoral depuis la refonte de la liste en 2012 ».
Sur la question selon laquelle la CENI n’avait pas pu corriger le fichier jusqu’ici, Hery Rakotomanana explique qu’ « au regard des textes en vigueur, la CENI ne peut apporter aucune correction de la liste sans la présence de l’électeur intéressé. Donc, si les électeurs ne se présentent pas au niveau des fokontany pour vérifier l’exactitude de la liste, les anomalies vont toujours s’y accumuler ».
Certes, lors d’un audit externe, concerté avec les acteurs du processus électoral, initié par des experts de l’OIF en 2018, il a été conclu que le fichier électoral malgache n’est pas parfait, mais peut soutenir toutes les élections à venir. Ainsi, la CENI a cru bien faire et assurer la transparence de la liste électorale avant la tenue des élections.
Hery Rakotomanana a par ailleurs tenté d’apporter les raisons de la publication de ces anomalies. « Premièrement, il faut comprendre qu’après avoir réussi l’organisation de tous les scrutins pour mettre en place toutes les institutions de l’Etat, la CENI, tenant en considération de toutes les critiques à l’endroit du fichier électoral a choisi de réfléchir et d’y apporter une amélioration. Deuxièmement, nous sommes actuellement dans le contexte de la Révision annuelle de la liste électorale (RALE) qui a débuté le 1er décembre 2019 et sera clôturée le 15 mai prochain, pour dire que si la CENI a parlé de ces anomalies, c’est en phase aux contextes techniques qui prévalent actuellement », déclare-t-il.
Le président de cet organe en charge de l’organisation des élections dans le pays a conclu que c’est dans le cadre de la transparence et dans la volonté d’apporter une amélioration que cette déclaration incomprise a été effectuée. La CENI sensibilise ainsi les citoyens électeurs à approcher les fokontany pour vérifier l’exactitude de leur inscription dans la liste électorale. C’est le seul moyen actuel d’améliorer le fichier, affirme Hery Rakotomanana. Il réitère que « l’existence d’électeurs ayant le même numéro de carte d’identité nationale n’enlève en rien la sincérité des scrutins. Cela ne porte pas atteinte à la légitimité de toutes les personnalités qui sont élues jusqu’ici », insiste-t-il.
Reste tout simplement à savoir si ces explications vont convaincre les acteurs politiques remontés par rapport à cette situation qui ont suscité des « réactions négatives et des critiques acerbes à l’endroit de la CENI », pour reprendre les propres termes de Hery Rakotomanana.