Les hommages continuent de pleuvoir aprĂšs le dĂ©cĂšs, dimanche, Ă 42 ans de l’ancien international sĂ©nĂ©galais Papa Bouba Diop.A l’annonce de son rappel Ă Dieu, beaucoup de personnes se sont remĂ©morĂ©es cette phase du match inaugural de la Coupe du monde 2002 qui le rendra cĂ©lĂšbre Ă jamais. Sur une dĂ©boulĂ©e du gauche, El hadji Diouf, le meilleur joueur des Lions de l’Ă©poque, Ă©limine Franck Leboeuf avant de dĂ©livrer une passe dĂ©cisive, au milieu de la dĂ©fense française, Ă son coĂ©quipier de Lens.
Le colosse bute une premiĂšre fois sur le gardien Barthez avant de parfaire une seconde fois son tir alors qu’il Ă©tait Ă terre. C’Ă©tait Ă la trentiĂšme minute. Dakar et plusieurs villes africaines exultent de joie pendant que le buteur sĂ©nĂ©galais, entourĂ© de ses coĂ©quipiers, les visages sereins, s’en va cĂ©lĂ©brer au poteau de corner oĂč il Ă©tale son maillot.
Ce but contre la France « marquera Ă jamais l’histoire du football sĂ©nĂ©galais, africain et mondial aussi ! Il est rentrĂ© dans toutes les tĂȘtes », a dĂ©clarĂ© sur RFI El hadji Diouf, « trĂšs touchĂ© » par le dĂ©cĂšs de son « frĂšre » Papa Bouba Diop.
« Je me souviens de l’entraĂźnement Ă la veille du match contre l’Ă©quipe de France. On se disait que le but pouvait venir de lui. Il Ă©tait adroit dans la surface. Il Ă©tait trĂšs fort », a tĂ©moignĂ© le double Ballon d’or sĂ©nĂ©galais, aujourd’hui membre du staff technique de l’Ă©quipe nationale entraĂźnĂ©e par le capitaine de la gĂ©nĂ©ration 2002, Aliou CissĂ©.
Auteur de 63 matchs et 11 buts en sĂ©lection, l’ancien joueur de Fulham Ă©tait selon Diouf « un joueur hors norme, une personne qui partageait, quelqu’un qui avait Ă cĆur de travailler pour son SĂ©nĂ©gal natal et son Afrique natale. C’Ă©tait facile de jouer avec lui, parce qu’il Ă©tait gĂ©nĂ©reux dans l’effort comme dans la vie de tous les jours ».
« Solide comme un Baobab »
A l’image de Diouf, plusieurs autres anciens Lions ont rendu hommage, dans les rĂ©seaux sociaux, Ă leur coĂ©quipier terrassĂ© par la maladie de Charcot. « Ta mission a Ă©tĂ© accomplie avec Bravoure, HumilitĂ© et DiscrĂ©tion. Je suis triste et sans parole, je ne verserai pas des larmes, car tu mĂ©rites plutĂŽt nos applaudissements », note Salif Diao, qualifiant Bouba Diop d’« emblĂšme de notre Nation ».
Peiné également par la disparition de son « frÚre », Khalilou Fadiga parle de son « courage » et de sa « force » qui leur rendaient « heureux ».
Au-delĂ de la « tristesse » de l’annonce de son dĂ©cĂšs, Ă©crit son cadet de la sĂ©lection Demba BĂą, Papa Bouba fut « un modĂšle pour les jeunes sĂ©nĂ©galais de ma gĂ©nĂ©ration ».
Il Ă©tait « un gĂ©ant » qui a « soulevĂ© nos cĆurs en 2002 », mentionne Habib BĂšye, son coĂ©quipier de 2002 devenu consultant Ă Canalplus.
L’ancien international malien, Frederick Oumar KanoutĂ©, n’est pas en reste dans les hommages, se disant « peinĂ© par le dĂ©cĂšs de son frĂšre, la lĂ©gende du football sĂ©nĂ©galais Papa Bouba Diop ».
Le prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration sĂ©nĂ©galaise de football (FSF), Augustin Senghor, note que c’est « grĂące Ă lui et sa GĂ©nĂ©ration 2002 (que) le monde entier a dĂ©couvert le SĂ©nĂ©gal, terre de TĂ©ranga (hospitalitĂ© en wolof) et de football ».
Des personnalitĂ©s de divers domaines ont dit Ă©galement leur peine, Ă l’instar du rĂ©putĂ© Ă©conomiste sĂ©nĂ©galais Dr El Hadji Abdourahmane Diouf, Rufisquois comme le dĂ©funt milieu de terrain : « Tu t’es rĂ©vĂ©lĂ© au monde un vendredi 31 mai 2002. Tu as portĂ© ton pays par ton talent et ton efficacitĂ©. Tu as fait connaĂźtre le SĂ©nĂ©gal dans les coins les plus reculĂ©s de la planĂšte. Tu as fais honneur Ă ta patrie. Ta vie aura Ă©tĂ© utile Pape Bouba Diop ».
Ainsi pour toute son Ćuvre, Diomansy Kamara note que son aĂźnĂ© de la sĂ©lection « mĂ©rite un hommage national ». Le chef de l’Etat Macky Sall n’a encore rien dit Ă ce sujet mais souligne que « le dĂ©cĂšs de Pape Bouba Diop est une grande perte pour le SĂ©nĂ©gal ». Il rend du coup hommage « Ă un bon footballeur, respectĂ© de tous pour sa courtoisie et son talent, nous rappelant fiĂšrement l’Ă©popĂ©e des Lions en 2002 ».