Le ministre de lâĂconomie et des Finances a annoncĂ© hier lors de la publication dâun rapport des financements obtenus dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus que « le taux de croissance Ă©conomique pour 2020 est rĂ©visĂ© Ă 1,5%, contre une prĂ©vision initiale de 5,5% ». Ce sera le niveau de croissance le plus bas que le pays nâait jamais connu depuis 2010, au lendemain de la crise de 2009, (0,62%, selon une Ă©tude de la Banque mondiale, NDLR). Le taux dâinflation est Ă©galement rĂ©visĂ© Ă la hausse, de lâordre de 7,2% contre une prĂ©vision initiale de 6,6%.
Comme dans le reste du monde, lâĂ©conomie malgache nâest pas Ă©pargnĂ©e et paiera un lourd tribut face Ă cette crise sanitaire mondiale. Les recettes fiscales et douaniĂšres qui soutiennent entre autres lâĂ©conomie malgache sont revues Ă la baisse. Initialement prĂ©vues Ă 7 036,80 milliards dâariary, elles ne seront plus que de 5 000 milliards dâariary pour 2020, soit une diminution de lâordre de 29% par rapport Ă la loi de Finances initiale. Mais si le ralentissement des activitĂ©s Ă©conomiques va au-delĂ des trois mois, cette prĂ©vision risque encore dâĂȘtre plus catastrophique.
MalgrĂ© la conjoncture, lâEtat tente ainsi de faire le nĂ©cessaire pour jouer son rĂŽle de rĂ©gulateur de lâĂ©conomie. Le ministĂšre de lâĂconomie et des Finances a indiquĂ© quâ« en sus du budget initialement prĂ©vu pour les secteurs sociaux dans la loi de finances initiale quâil faut continuer Ă dĂ©bloquer, les dĂ©penses vont encore augmenter dâenviron 724 milliards dâariary pour soutenir les mesures dâurgences sociales dĂ©cidĂ©es pendant ce ralentissement Ă©conomique ».
Contrairement Ă la crise politique et Ă©conomique de 2009, Madagascar bĂ©nĂ©ficie cette fois-ci du soutien des partenaires techniques et financiers internationaux pour dâun cĂŽtĂ© contenir la pandĂ©mie et dâun autre soutenir la viabilitĂ© des finances de lâĂtat. Ces « appuis financiers sâĂ©lĂšvent Ă environ 444,10 millions USD », dĂ©clare le ministre Richard Randriamandranto. Il a par la suite ajoutĂ© que certains (de ces financements) sont dĂ©jĂ dĂ©caissĂ©s et dâautres sont en cours de requĂȘte pour dĂ©caissement. Il prĂ©cise que certains financements ne sont pas initialement prĂ©vus pour la lutte contre le coronavirus, mais ont Ă©tĂ© renĂ©gociĂ©s dans ce sens.